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mercredi 18 décembre 2013

FRANCOIS VILLON

La lecture du roman de Raphaël Jerusalmy, cité plus bas, m'a ammenée à relire quelques poésies de François Villon,(1431 ou 32-1463?) poète brigand, emprisonné plusieurs fois, condamné à mort, puis gracié par le roi Louis XI et dont on a perdu la trace..



Voici La Ballade des pendus

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, ce pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez ci, attachés cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéca devorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie:
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transsis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
La pluye nous a débuez et lavez,
    - - - - - - - -
Et puis une plus légère, moins politique, quoique?

Ballade de bonne doctrine à ceux de mauvaise vie
Car ou soyes porteur de bulles,
Pipeur ou hazardeur de dez,
Tailleur de faulx coings, tu te brusles,
Comme ceux qui sont eschaudez,
Traistres pervers, de foy vuydez ;
Soyes larron, ravis ou pilles :
Où en va l’acquest, que cuydez ?
Tout aux tavernes et aux filles.

Ryme, raille, cymballe, luttes,
Comme folz, faintis, eshontez ;
Farce, broille, joue des flustes ;
Fais, ès villes et ès cités,
Fainctes, jeux et moralitez ;
Gaigne au berlan, au glic, aux quilles :
Où s’en va tout ? Or escoutez :
Tout aux tavernes et aux filles.

De telz ordures te reculles ;
Laboure, fauche champs et prez ;
Serz et panse chevaulx et mulles,
S’aucunement tu n’es lettrez ;
Assez auras, se prens en grez.
Mais, se chanvre broyes ou tilles,
Où tend ton labour qu’as ouvrez ?
Tout aux tavernes et aux filles.

Chausses, pourpoinctz esguilletez,
Robes, et toutes vos drapilles,
Ains que cessez, vous porterez
Tout aux tavernes et aux filles.
   - - - - - -


François de Montcorbier (François Villon) est né à Paris en 1431 ou 1432. Issu d’une famille pauvre, il est orphelin très jeune. Villon est recueilli par Guillaume de Villon, un chanoine.
De 1443 à 1452, Villon est étudiant à Paris. Bachelier en 1449, licencié puis maître ès Arts de l’Université de Paris, Villon semble destiné à devenir clerc.
Préférant la compagnie des tavernes et des gens de mauvaise vie,  il devient un brigand. Il fréquente les Coquillards, devient ami de Colin deCailleux qui fut executé. Il est lui-même condamné à plusieurs reprises.
Lors d'un voyage ou d'un exil, son chemin le mène par Blois où il participe au « Concours de Blois » à la cour du duc Charles d'Orléans.

  La Ballade des Pendus  aurait été écrite lorsque Villon "attendait" son exécution par pendaison pour avoir causé une blessure mortelle. Il avait été, ensuite,  gâcié, sa condamnation commuée en peine d’exil. Il disparut après une seconde peine d'exil, en 1463.





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