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jeudi 20 février 2014

FUKUSHIMA, Récit d'un désastre, de Michaël Ferrier

Résidant à Tokyo, au moment du Tsunami, l'auteur Michaël Ferrier, décrit ce qu'il a vécu, le tremblement de terre, le tsunami, et puis son voyage vers la zône contaminée par l'explosion de la centrale nucléaire.
Il décrit ce qu'il voit, mais aussi ce qu'il ressent, receueille des témoignages qu'il nous livre, non pas à la manière d'un reportage de journaliste, ni même d'une analyse politique, mais comme un écrivain.
Né à Strasbourg en 1967, cet écrivain français vit à Tokyo où il enseigne la littérature.
Il a écrit plusieurs essais sur la culture du Japon.

Extraits:
"Le désir de dire, le souci impérieux de porter témoignage,se trouve immédiatement confronté à toute une série de réticences  et de résistances, nées de la disproportion entre ce que ces gens ont vécu et le récit qu'il est possible-ou impossible-d'en faire. A peine commence-t-on à raconter qu'on suffoque: nous avons  affaire à l'une de ces réalités qui font dire qu'elles dépassent l'entendement, ou l'imagination"
Celà a commencé le 11 mars 2011, c'est le printemps:
"Je suis avec Jun, c'est un après-midi radieux..." Il parle de Jun, de leur amour, ils prennent le café à la table de la cuisine,"le café tremble dans les tasses....Je guette du coin de l'oeil les spirales du café dans la tasse pour voir si le tremblement se calme ou s'il s'amplifie..."
Il évoque les consignes de sécurité qui sont affichées partout, que chaque japonais applique tellement les tremblements de terre font partie de la vie (se réfugier sous une table, près d'un  mur porteur, loin des fenêtres) et la banalisation qu'il évoque nous fait nous sentir comme à l'approche d'un orage, pas plus.
Mais le malaise s'empare du lecteur quand il raconte le bruit; des milllions de mandibules, les insectes qui sortent de la terre et envahissent tous les meubles, les murs, et qui fuient la terre. S'ensuit une description de tout ce qui tremble et qui tombe dans l'appartement. Et puis, un calme après la tempête quand le tremblement est terminé et qu'il descend dans le jardin parler au voisin.Et puis, une demi-heure après, tout Tokyo tremble et s'effondre. "Je m'accroche au mur du jardin. Dans l'impasse on perd l'équilibre..."

L'auteur reprend son récit après le tsunami, lorsque, avec sa camionnette, il part avec Jun. IL raconte ce qu'il voit, ce que les témoins ont vécu.  Il décrit le désastre. Ensuite, il décide de monter vers le Nord, porter secours à la population, et, aussi, voir ce qui se passe dans la zône de la Centrale.
Le japon dévasté, haché par une force de boue qui a tout pillé et tout tué devant elle. Il évoque le silence, quand il arrive dans ces villages-fantômes, où tout le monde est mort, où le paysage n'est qu'une horizontalité de débris.
Et puis la nature qui continue son cycle, les pruniers qui fleurissent, les vaches qui vêlent et qui meurent de faim, de soif, les veaux qui meurent.

Ensuite, il donne plusieurs témoignages de gens qui travaillaient dans la centrale, de gens qui vivaient près de la centrale, de la manière que peut l'écrire un écrivain. Ce n'est pas un journaliste qui donne des nouvelles. D'ailleurs des nouvelles, il n'y en a pas eu. des documents relatant en temps ce que vivaient, et comment mourraient les japonais, il n'y en a pas eu non plus.
Les derniers chapitres font état des informations, et désinformations données sur place, données au monde. Et puis quel genre de vie peut reprendre, le genre de vie qu'il rapproche des catastrophes passées. Il se remémore les écrits des poètes nippons ou occidentaux. Celà s'achève sur une grande interrogation: et après???
  Ce n'est pas un roman de science fiction, mais le récit que Michaël Ferrier a publié en février 2012 chez Gallimard.

1 commentaire:

  1. Sur la désolation après les catastrophes nucléaires, il y a également "La supplication" de Svletana Alexievitch. Son roman témoignage retraçait la vie des liquidateurs au moment de Tchernobyl

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