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lundi 5 décembre 2011

SOFTCORE de Tirdad ZOLGHADR Traduction Olivier COLETTE

C'est le premier roman de cet auteur Iranien....et je dis bien Roman!
Au début, on pourrait croire à un témoignage, voire même une autobiographie: le personnage principal, un commissaire d'exposition, né en Iran dans les années 70, ayant vécu par la suite en Afrique de l'ouest et dans divers autres pays, revient à Téhéran pour ré-ouvrir un établissement qui, appartenant à sa tante Zsa Zsa, était un mythique bar à coktails.

     Si vous cherchez une biographie de l'auteur dont c'est le premier roman, vous trouverez des similitudes avec le héros:
Tirdad Zolghadr est né en 1973. Rare auteur Iranien d'expression anglaise, il a passé son enfance à Téhéran puis a grandi entre de nombreuses villes européennes et africaines.
Commissaire d'exposition et critique free-lance dans l'art contemporain, il a publié de nombreux articles dans la revue Frieze.
 Il a également réalisé un film:  Tropical Modernisai, qui traite de l'histoire de la gauche iranienne et a été présenté dans de nombreux festivals à travers le monde.


De cet établissement, il souhaite faire un show-room de tous les arts plastiques.
  Toute la première partie nous balade dans l'Iran post révolutionnaire, tout-à-fait surprenant car à la fois ultra-moderne et très conservateur. On y rencontre des mollahs, des politiques, des artistes complètement déjantés, créatifs et accros à la consommation des marques. C'en est même un peu agaçant.
  La deuxième partie est bourrée d'anglicismes, de références artistiques plasticiennes et de considérations pour initiés. Les personnages tour à tour cyniques ou drôles arrivent à nous emmener dans leur sillage et à nous faire "entrer dans leur bande". On se sent invité. Dans leur sillage, on déambule en noctambule...
 Les démarches pour obtenir des oeuvres à exposer,  la quête des autorisations et subventions nous font parfois trembler et, par exemple, quand il rentre à la milice, et met un caméscope dans les mains d'un milicien, lui demandant de tout filmer pour  réaliser une vidéo d'art...on suffoque un peu...imaginez-vous qu'on puisse faire ça en occident? Entrer dans une gendarmerie, ou une caserne, et faire la même démarche auprès d'un représentant du maintien de l'ordre????
  La dernière partie nous permet de respirer un peu, car, franchement, "il y va un peu fort"; on se demande parfois de qui il se moque...j'ai quelquefois eu l'impression de naviguer entre Houellebecq, Beigbeder et Lauren Henderson.
Mais il a de bons prétextes: par exemple, l'amie Stella, qu'on ne voit jamais, qui lui écrit ses discours d'ouverture  terriblement engagés et qu'il lit en public sans les avoir parcourus auparavant: la belle excuse, ça n'est pas lui qui  écrit!
...on se demande si on a entendu? Si on peut avoir entendu?Est ce qu'on a lu ça? Qu'est ce qu'on a compris? Y a t il quelque chose à comprendre? On est abasourdi. Est ce qu'on  doit en penser quelque chose?...et, bof,  puisque c'est un roman, c'est de la fiction.
Thirdad Zholgrad nous surprend.
Toujours entre deux voyages, entre deux avions, des amis aux quatre coins du monde, des expositions sur tous les continents...l'Asie si loin de nous, mais si proche et si incompréhensible, pour le lecteur occidental!!!
L'Iran nous surprend.
Et Thirdad Zholgrad revient vers le lecteur, à la fin, toujours par le biais de Stella, toujours par ses billets expédiés de loin "compte-tenu des complications que tu causes sciemment, tu sera exécuté d'une balle dans la tête après l'inauguration. Désolée. Stella"...On blêmi. Est-ce une blague? Il y aura au moins un autre billet. Vers quelle fin?





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