Pour vous, amis lecteurs d'autres provinces, et même d'autres pays, puisque la consultation des statistiques journalières vous porte à ma découverte, voici une présentation plus détaillée;
Le roman commence par le chapitre intitulé "L'ambuscade".
"Ils avaient quitté le camp peu après le lever du jour et François Pezard n'avait eu que tout juste le temps de saisir son casque lourd et son fusil MAS 36 pour sauter dans le camion, un vieux Simca rapatrié d'Indochine...
"...Aux lueurs naissantes qui rosissaient l'orient, il jugea qu'il pouvait être six heures du matin...
"...une nuit fraîche et étoilée, peuplée des mille et un bruit qui habitaient les monts tout proches du Nementcha, des bruits qu'il s'efforçait d'identifier sans y parvenir.Quelle différence avec ceux de la Sologne où il avait grandi..."
Tandis que le convoi avance, François pense à ses parents, à sa fiancée, à sa proche démobilisation et à l'injustice de cette guerre. C'est alors qu'ils sont attaqués. On est en 1958, en Algérie.
François est grièvement blessé, et, avant de sombrer dans le coma, il prononce "Monzami, Monzami", certain de reconnaître ce visage émacié penché sur lui.
François est grièvement blessé, et, avant de sombrer dans le coma, il prononce "Monzami, Monzami", certain de reconnaître ce visage émacié penché sur lui.
Ce visage qu'il avait rencontré à l'âge de onze ans, alors qu'en hiver, son père avait hébergé l'homme qui le portait, pour une nuit et qui avait laissé une montre à son départ.
Comme l'explique la quatrième de couverture, à ceux des lecteurs qui sont plus jeunes que moi, les Monzami étaient nommés ainsi dans les années cinquante. Rescapés de la guerre de 39-45, ils sillonnaient la campagne en vendant leurs pauvres marchandises, et vivaient très précairement. Personnellement, je m'en souviens très bien. Parfois nous en avions peur car on faisait croire aux enfants qu'ils portaient des poignards sous leurs manteaux.
Comme l'explique la quatrième de couverture, à ceux des lecteurs qui sont plus jeunes que moi, les Monzami étaient nommés ainsi dans les années cinquante. Rescapés de la guerre de 39-45, ils sillonnaient la campagne en vendant leurs pauvres marchandises, et vivaient très précairement. Personnellement, je m'en souviens très bien. Parfois nous en avions peur car on faisait croire aux enfants qu'ils portaient des poignards sous leurs manteaux.
Je me souviens aussi de ceux que je rencontrais dans Bourges en burnous ou en manteaux longs, coiffés de passe-montagnes et qui avaient l'air d'avoir encore plus froid que nous, partagée en crainte et pitié.
Alain Rafesthain nous raconte avec élan l'histoire de François, jeune Solognot, fils de boulangers au village de Presly, appelé sous les drapeaux pour l'"opération de maintien de l'ordre en Algérie". Il évoque le déchirement de quitter son village, sa fiancée, ses parents, et les découvertes successives d'un monde où ce qu'on attendait de lui, lui semblait de plus en plus contestable.
Son frère, bientôt normalien, rencontre, à l'occasion de sa vie berruyère étudiante, différents courants de pensée réagissant à ces évènements, et se rallie aux idées socialistes.
Son père, les voisins, partagent aussi les informations et les réflexions que le contexte politique leur inspire.
Son père, les voisins, partagent aussi les informations et les réflexions que le contexte politique leur inspire.
L'auteur, sans grandiloquence, mais avec justesse, sobriété, et néanmoins chaleur, poésie et sentiments nous fait partager les émotions de ces années-là, à travers les destins de François et des personnes qui croisent ou partagent sa vie.
Est-ce qu'il reverra son Monzami? Est-ce qu'il survivra? Quel sera le destin de ceux qui l'entourent? Eh bien, il faut lire ce roman, bien sûr.
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