
Ecrit par Claire Fercak.
Illustré par Adrien Albert.
Edité à L'Ecole Des Loisirs.
Ce roman s'adresse aux jeunes à partir de 9 ans.
Une poupée estropiée, en compagnie de son ours estropié également, erre sur la rive d'un lac noir, oubliée par la petite fille qui était sa propriétaire et qu'elle chérissait.
Le coeur brisé, elle décide de vivre seule sa propre vie et ses propres rêves. A l'aide d'une craie, elle dessine dans le sable sa maison imaginaire. Mais elle dérange William, l'Arbre qui devient son ami. Lui même est tout embarrassé de son grand corps qui n'est pas en symbiose avec cette maison, conçue pour une poupée...Il l'aide à panser ses douleurs d'enfance; avec elle il conçoit sa maison imaginaire: par exemple, à l'intérieur, il y a un placard à soucis, où l'on enferme toutes ses douleurs d'enfance, bien fermé pour ne pas les laisser s'échapper.
« Le placard était peuplé de fantômes. Dans ce placard, on déposait les soucis. Les parents méchants, les sœurs qu’on n’aimait pas. Les coups, les cris, la tristesse. La ceinture qui claquait sur les fesses et la solitude aussi. »
Le ton du récit est triste et les illustrations quasi monochromes, excepté Louga et son ours.
Louga pourrait presque être heureuse mais l'armée de sangliers qui décide comment doit vivre le monde, ravage tout. La tempête menace, Louga voudrait bien passer sur l'autre rive mais sa surface, lisse et sombre comme un miroir lui fait très peur, alors William, l'arbre, s'adapte pour permettre à Louga de traverser l'inconnu et de vivre la vie qu'elle a choisie...
Ce récit onirique et poétique est l'adaptation d'une fiction préalablement écrite par Claire Ferjak pour la radio "conte noir de la poupée". On peut voir plusieurs symboliques dans ce roman de 36 pages.
Très subtil, il m'a beaucoup émue.